mercredi 7 octobre 2015

Colin NIEL



OBIA  de Colin Niel
Edité par Le Rouergue

Clifton Vakansie court dans les rues de Saint-Laurent, sa ville natale, sur les rives du Maroni, en Guyane. Il court dans un paysage de tôles et de parpaings, en direction de Cayenne et de son aéroport, dont le séparent des fleuves qu’il faudra franchir à la nage, des barrages de gendarmerie, des pistes tracées à travers la forêt. Il court pour l’avenir de sa petite Djayzie, sa fille qui vient de naître, lui qui est à peine un homme. Il court à travers sa peur et des jeunes de son âge tombent autour de lui. Mais plus tu es déchiré, plus les chiens te déchirent, c’est ce qu’on dit. Et Clifton a beau être sous la protection de l’obia, rendu invincible par la magie des Noirs-Marrons, à sa poursuite il y a le major Marcy, un Créole, un originaire comme on dit, colosse né ici qui sait tout des trafics et des hors-la-loi, homme emporté qui n’a pas volé sa réputation de tête brûlée. Et il y a aussi le capitaine Anato, un Ndjuka comme Clifton, un type étrange, aux yeux jaunes, dont personne pas même lui ne sait d’où il vient vraiment. Clifton l’ignore encore, mais dans sa fuite vers l’est il ne va pas tarder à croiser des fantômes. Ceux de la guerre du Suriname. Des fantômes qui tuent encore. Qui ne cessent pas de tuer.

Biographie Ingénieur en environnement, spécialisé dans la préservation de la biodiversité, Colin Niel a travaillé en Guyane durant plusieurs années. Il a publié Les Hamacs de carton (2012, prix Ancres noires 2014) et Ce qui reste en forêt (2013, prix des lecteurs de l’Armitière 2014, prix Sang pour Sang Polar 2014).
Dans ce troisième roman, réapparaissent les personnages des deux précédents, en particulier le capitaine Anato, un Ndjuka énigmatique dont personne pas même lui ne sait d’où il vient vraiment, et Pierre Vacaresse, l’ancien gendarme révoqué pour ses fautes.

SPSP : Lauréat 2014 de notre Prix,  à lire  ce roman qui nous entraîne vers une destination qui territoire outremer de France n'est pas le paradis exotique que certain veulent voir en se voilant la face.